L’open banking a émergé au début des années 2010 avec la volonté d’ouvrir l’accès aux données financières détenues par les banques à des acteurs tiers, dans un cadre sécurisé et réglementé. En Europe, cette transformation a été accélérée par la directive DSP2 (Directive sur les Services de Paiement 2) adoptée en 2015 et entrée en vigueur en 2018, qui a obligé les banques à mettre en place des API pour permettre aux fintechs et autres entreprises d’offrir des services innovants aux consommateurs. Cette évolution a marqué le début d’une nouvelle ère où les services financiers deviennent plus interconnectés, transparents et adaptés aux besoins des utilisateurs.
Dans cet article, nous explorons l’impact de l’open banking et son extension vers l’open finance. Nous verrons comment ces concepts transforment notre quotidien, quelles sont les opportunités et défis liés à l’intégration des API bancaires, et comment la data joue un rôle central dans cette révolution.
L’open banking, c’est l’idée que les banques ne sont plus les seules à pouvoir exploiter les données financières de leurs clients. Grâce à des interfaces de programmation (API) sécurisées, elles permettent à des entreprises tierces (comme des fintechs) d’accéder à certaines informations financières, avec l’accord des clients. Par exemple, en tant que dirigeant d’une PME, vous pourriez utiliser un outil connecté qui analyse en temps réel vos flux de trésorerie et vous suggère automatiquement des options de financement adaptées sans avoir à consulter plusieurs banques.
L’open finance va encore plus loin : il ne s’agit plus seulement des données bancaires, mais aussi des assurances, des investissements, de l’épargne et d’autres services financiers. Imaginons que vous dirigiez une startup : grâce à l’open finance, une plateforme pourrait agréger toutes vos données financières comptes en banque, crédits, contrats d’assurance et vous proposer une vue d’ensemble de votre situation financière avec des recommandations optimisées pour gérer vos ressources plus efficacement.
Cette ouverture des données vise à favoriser la transparence, la concurrence et l’innovation. Elle répond aux attentes des consommateurs en matière d’expériences numériques fluides et personnalisées, tout en incitant les institutions traditionnelles à repenser leurs modèles économiques.
L’open banking est déjà bien présent dans notre quotidien, notamment à travers des services de paiement et d’agrégation bancaire comme Lydia, Paylib, Revolut, ou encore Bankin’.
Grâce à l’open banking, ces applications peuvent connecter plusieurs comptes bancaires pour afficher les soldes en temps réel et catégoriser les dépenses. Avant DSP2, cela nécessitait des solutions complexes comme le web scraping, peu fiables et risquées. Aujourd’hui, grâce aux API bancaires, ces services offrent une expérience fluide et sécurisée.
Avant l’open banking, Lydia, Revolut et Paylib devaient passer par des cartes bancaires (Visa, Mastercard) pour effectuer des paiements, ce qui entraînait des frais supplémentaires et des délais de traitement. Avec DSP2, ces services peuvent initier directement des virements bancaires, rendant les transactions instantanées et réduisant les coûts.
Un exemple concret de l’open banking dans notre quotidien est la manière dont Revolut permet à ses utilisateurs d’ajouter de l’argent sur leur compte sans carte bancaire. Plutôt que d’utiliser une carte pour recharger son compte, il est désormais possible de connecter directement son compte bancaire à Revolut via l’open banking et d’effectuer un virement instantané. Cette méthode est plus rapide, plus sécurisée et sans frais cachés liés aux transactions par carte
Possibilités de transfert d’argent sur Revolut via l’Openbanking
L’open banking ne se limite pas aux paiements, il facilite aussi les prêts intelligents, la gestion budgétaire, et l’automatisation de l’épargne. Par exemple, certaines applications peuvent analyser votre comportement de dépenses et proposer d’épargner automatiquement un pourcentage de vos revenus en fonction de votre situation financière.
Derrière chaque transaction, chaque consultation de solde et chaque recommandation financière, se cache une immense quantité de données qui doivent être collectées, traitées et sécurisées. L’open banking repose sur la mise à disposition de ces données via des API, ce qui permet aux fintechs et aux entreprises d’accéder à des informations précises et exploitables. Mais pour que ces données soient réellement utiles, elles doivent être fiables, bien structurées et protégées. Sans données de qualité, les services financiers innovants ne pourraient pas fonctionner correctement et les utilisateurs pourraient être exposés à des erreurs ou des risques financiers.
Pour garantir leur fiabilité, plusieurs critères doivent être pris en compte :
Exemple concret : L’impact de la fiabilité des données bancaires
Prenons le cas d’une application d’agrégation bancaire qui affiche les soldes et transactions de plusieurs comptes bancaires sur une seule interface. Si l’API d’une banque met à jour les soldes toutes les heures alors qu’une autre les met à jour instantanément, l’utilisateur pourrait voir un solde obsolète et prendre une décision financière inexacte, comme un virement excessif menant à un découvert non intentionnel, menant à des frais bancaires.
De même, un taux d’erreur élevé dans la catégorisation des dépenses pourrait fausser les rapports budgétaires, rendant les recommandations financières peu pertinentes.
Si l’open finance ouvre la porte à une multitude d’innovations, elle soulève aussi plusieurs défis majeurs :
Aujourd’hui, bien que l’open banking se développe rapidement, toutes les banques traditionnelles ne l’ont pas encore pleinement adopté. Certaines institutions hésitent à ouvrir leurs données à des tiers, tandis que d’autres investissent massivement dans des API ouvertes et des partenariats avec des fintechs. Dans certaines régions, comme l’Europe avec DSP2 et le Royaume-Uni avec l’Open Banking Initiative, les régulateurs ont imposé des normes qui accélèrent l’adoption. D’autres marchés, comme les États-Unis et l’Asie, progressent à des rythmes variés, souvent portés par des initiatives privées.
Si toutes les banques adoptaient pleinement l’open banking, les bénéfices seraient significatifs :
L’open finance représente donc un immense potentiel pour transformer durablement le secteur financier et améliorer l’expérience utilisateur. Cependant, son adoption complète dépendra de l’engagement des banques traditionnelles, des avancées technologiques et des réglementations en vigueur.
Chez Theodo, nous accompagnons nos clients dans la conception et l’implémentation de solutions open banking robustes et sécurisées. Que ce soit pour intégrer des API bancaires de manière fluide, améliorer la qualité des données financières exploitées ou assurer la conformité aux réglementations, nous aidons les entreprises à tirer le meilleur parti de cette révolution financière.
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